Hello all,
La soirée Kawa qui était prévue à Bourg-en-Bresse à 18h30 a été décalée ultérieurement.
Fichtre, c'est dommage, je voulais voir quelques nouveautés. Cependant, elles y sont, Ninja 400, Z900RS et Cafra, et la H2SX SE.
J'étais venue avec Leslie, vu qu'un coin de ciel bleu était là ce jeudi soir.
Je ne cache pas que mon intérêt se concentre sur la dernière machine, véritable anachronisme par ces temps de répression.
Wilfried le patron de R-Bike me salue et on commence à discuter autour d'elle.
Puis là, il va chercher les clefs pour la faire démarrer. Wow, c'est sympa comme son, un brin rauque.
Et là il me fait : "Allez, t'es le premier à l'essayer, file faire un tour avec avant la fermeture du mag'."
Allez, j'ai 30 minutes devant moi, il fait beau, j'ai une bécane à 23k€ entre les jambes, et 80km au compteur.
Bordel, même avec 220,000km d'expérience à moto, j'ai les chocottes de me foutre par terre au démarrage.
Premières impressions :
Putain que c'est "léger". Bon, ok, je descends de mon enclume qui s'appelle le 1400GTR, mais pour une bécane de 260kg, c'est super bien équilibré.
Je passe la première, tout est onctueux. Juste le moteur qui renâcle un tantinet aux bas régimes, ce n'est pas une Honda CBF600 hein.
La position? Pas si extrème que ça. Je dirai qu'on est proche d'un Z1000SX, on est loin du radicalisme d'un 10R ou même d'un ZZR.
A titre d'information, le ZZR ne fait que 6kg de plus, c'est une grosse enclume à côté de la H2SX.
Je sors de Péronnas par la nationale, on monte les rapports avec le shifter.
A bas régimes, mieux vaut débrayer. C'est à partir de 4000tr/min que le shifter à un intérêt. A ces régimes, ça passe comme du velours.
Calé à 7... 50 km/h, olé, on va vite se calmer. On se laisse vite griser. Le 50 en 6ème en ville reste totalement envisageable, même si c'est plutôt frustrant...
Quelques vibrations à noter dans les cale-pieds à partir de 3000 tr/min qui s'estompent bien vite.
Sur nationale:
Je passe le rond-point, direction Servas via la D1083 pour enquiller un bout de nationale. Je me cale à 90. Non, je n'y arrive pas, ce n'est pas possible, tu ne sais pas être à 90 avec ça, tu cruises plus à 110-120km/h qu'autre chose. De plus, arrivé à cette vitesse, le vent te fait être plus droit et avoir une position bien moins sur les poignets.
D'ailleurs, la protection est très bonne en bas, et la bulle haute spécifique à la SE dévie plutôt bien le vent. Un très bon point.
Ah, un mou devant, je tombe de 6 en 4 (sans débrayer, vive le shifter up/down) pour essorer la poignée et y dépasser.
Et là, je passe le seuil... fatidique... des 6000 tr/min.
Mesdames et messieurs, on rentre dans un autre espace-temps, le compresseur fait son boulot.
Et grassement.
Très grassement.
Fin de dépassement en partant à 80... 155
Ça tracte très très très violemment.
Le GTR est, chez les Brits, appelé le missile sol-sol... on passe au niveau du Tomahawk.
Quelle gifle.
Wilfried m'avait mis le mode moteur L (pour Low) au départ, quelques mètres plus tard, j'étais en mode F (Full). Non mais
Et quand tu coupes salement, le bruit du compresseur
Plus les pétarades quand tu downshiftes
M'enfin, c'est bien les lignes droites, voyons en virage désormais.
Section viroleuse :
D'abord, demi-tour, une formalité. Les manœuvres à basse vitesse se font facile, et le rayon de braquage est court. Là où avec le GTR je dois m'y reprendre à deux fois, là, en un coup, terminé.
Direction la petite route de Saint-André-sur-Vieux-Jonc pour 10km de virages.
Et là, deuxième très belle surprise, c'est la précision et la facilité pour placer cette bécane.
Je parle avec mon expérience, mais je connais certains tromblons qui ne se laissent pas aussi facilement faire.
Peut-être que je plaçais pas bien mon regard au départ, mais je trouvais qu'elle allait trop vers l'intérieur des virages sur les premiers enchaînements. Mais j'ai compris où était le souci.
En me déplaçant un peu plus sur la moto, fini ce sous-virage. Ca allait bien mieux sur la seconde partie une fois que j'avais assimilé le truc. D'ailleurs, gadget total, sur le tableau de bord, tu as un indicateur de répartition des masses.
Deux bémols à mon sens :
- d'une, j'ai trouvé une fourche qui plongeait un peu trop à mon goût sur les phases de freinage. J'avoue aimer les suspensions raides.
- de deux, je suis un fervent partisan du frein arrière pour corriger en courbe mais là... il est INEXISTANT! Autant l'avant offre un feeling admirable, l'arrière, il est juste là pour faire joli je crois...
Pour le reste, les Bridge S21 montés en série offrent un bon grip ainsi qu'un bon retour d'informations sur l'état de la route.
Autre gadget, c'est l'indicateur des prises d'angle : bon, j'ai pas su dépasser les 37° sur les virolos, mais bon, moto neuve, pneus neufs, voilà quoi ^^
Statique :
Le tableau de bord est très complet, voire trop.
Je n'ai pas trop pris le temps de tout détailler, mais ça fourmille d'informations plus ou moins utiles.
Outre les indicateurs d'inclinaison et de positionnement, on a le taux de charge du compresseur, la température de celui-ci. Ca c'est l'inutile ou le rigolo.
En utile, on a tout skif : trips partiels, IRE, température moteur, température extérieur, trip total, les conso etc...
Mais ce qui est vraiment appréciable, c'est d'avoir gardé le compte-tour en analogique. Et ça, j'adore, c'est plus causant
Pour le reste, la finition est bonne, mais j'ai vu des fils apparents au niveau des phares et du klaxon, juste à l'aplomb de la vue. Pour une bécane de ce prix, ça coûte quoi de mettre un peu plus de thermo pour "masquer la misère"?
Assemblages au top, la couleur de cette bécane est juste magnifique.
Au guidon, on a beaucoup de boutons pour commander les clignos, les warnings, le coupe-circuit, le régulateur de vitesse, les phares, les modes moteurs, les modes d'antipatinage... certains sont assez petits et il ne faut pas avoir des gants hiver pour les manipuler. Avec mes 4 saisons, c'était déjà limite.
Idem, les commandes aux pieds penchent plus pour le GT que le sport. J'ai tout de suite trouvé mes marques.
La selle m'a semblé confortable sur le galop d'essai. A voir sur plus long.
Par contre, la rétrovision n'est pas top, on voit trop les coudes... j'ai beau tenté d'y régler, que dalle. Un poil dangereux tout de même.
Dernier bon point : enfin des valves coudées chez Kawa en série!!!!!!!!!!
Conclusion :
Wilfried m'a dit de repasser une fois la bécane un peu plus rodée pour un essai plus long.
Mais déjà, j'ai une excellente impression de la H2SX. C'est une bécane qui, pour être comprise, nécessite de l'expérience et SURTOUT une tête très froide. Tu as très vite fait de te faire satelliser à des vitesses inavouables mais aussi te faire sucrer le permis.
Vivement une route un peu plus tournicotante